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GARE BTT ou comment faciliter l’accès des femmes aux métiers de l’industrie

« Dangereux, pénibles, réservés aux hommes », les stéréotypes sur les métiers de l’industrie ont la vie dure. Pour preuve, ce secteur d’activité ne compte que 28% de femmes et ce chiffre reste quasi stable ces 30 dernières années. Loin de ces idées reçues, GARE BTT (Groupement  d’Action et de Recherche sur l’Exclusion – Besançon Tous Travaux) a repris volontairement, en 2003, une activité de sous-traitance industrielle pour en faire un atelier dédié spécifiquement aux femmes. L’entreprise d’insertion BTTm (BTTmécanique) est née de cette détermination à décloisonner ces métiers « genrés » pour favoriser le retour à l’emploi des femmes qui en sont éloignées, brisant au passage quelques clichés.

« Je voulais proposer à un public féminin autre chose que du travail dans la blanchisserie ou dans la propreté. Leur donner la possibilité de travailler dans d’autres secteurs. Les métiers de l’industrie sont peu connus, peu visibles, souvent mal considérés. » explique Martine Baeza, directrice de GARE BTT. La volonté de diversifier les projets professionnels possibles a également motivé ce choix. Car le secteur de l’industrie regroupe de multiples activités qui répond à une grande variété de métiers mobilisant toutes les compétences, et ce à tous les niveaux de formation. Et les expériences professionnelles de femmes qui travaillent dans l’industrie sont souvent réussies, y compris les réorientations professionnelles.

Précision et polyvalence

Située à Roche Lez Beaupré, à proximité de Besançon, BTTm emploie 14 salariés en contrat à durée déterminée d’insertion : 80 % sont des femmes. « En travaillant à BTTm, les femmes se rendent compte que les conditions de travail sont les mêmes qu’ailleurs, que les activités ne demandent pas forcément de force physique, qu’il s’agit souvent de tâches de précisions qui exigent concentration et minutie. » souligne Martine Baeza.

BTTm réalise des travaux de tri, de contrôle, de conditionnement, de ponçage, de polissage…ainsi que, plus insolite, la fabrication de pièges non vulnérants pour la capture d’animaux que l’entreprise vend en France mais exporte aussi à l’étranger.

 « En ce moment, on fait de la vérification sur gabarit pour des pièces de roulement, du conditionnement et du sertissage. On travaille beaucoup pour l’industrie automobile » commente Dimitri Guri, responsable d’activité. Et de poursuivre : « les salariées sont formées sur tous les postes : tri, conditionnement, reprise sur machine, assemblage de précision… Quand elles sortent de BTTm, elles sont des ouvrières polyvalentes aptes à travailler dans l’industrie. Deux ont été embauchées dernièrement en CDI par un de nos clients. Les sorties sont bonnes et les clients satisfaits ! » .

La satisfaction des clients de BTTm se solde par leur fidélité. Malgré une rude concurrence dans ce secteur, l’activité de l’entreprise d’insertion se maintient en s’adaptant aux demandes de ses clients et à leur exigence de réactivité.

De 5 postes en insertion en 2003 à 14 aujourd’hui, BTTm travaille également à élargir sa clientèle pour être en mesure demain d’embaucher jusqu’à 20 salariées en insertion. Avec toujours ce souci de proposer plus de postes d’insertion à un public féminin pour lequel peu de postes à temps plein sont disponibles en insertion.

Montée en compétences

Outre sa volonté d’ouvrir le secteur industriel aux femmes, GARE BTT s’est engagée depuis 2012 dans la reconnaissance des savoir-faire professionnels (RSFP). Ce dispositif, conçu par l’AFPA, a pour objectif de faire reconnaître les savoir-faire des personnes n’ayant pas de premier niveau de reconnaissance professionnelle sur le poste visé, à travers le métier qu’elles exercent ou pour lequel elles se forment. L’évaluation des compétences acquises s’effectue avec un référent évaluateur de l’AFPA et une entreprise de sous-traitance industrielle.

 « En 2014, 6 personnes ont validé le métier d’agent de conditionnement et de production et 5 salariés ont validé le métier d’ouvrier polyvalent du bâtiment. Ce dispositif de RSFP est un vrai booster de reprise de confiance en soi pour les femmes qui le suivent. Il leur permet de prendre conscience de leur capacité à aller de l’avant et à surmonter leurs difficultés, de développer leurs compétences et de faire reconnaitre leur savoir-faire avec un diplôme validé par l’AFPA et l’Etat » souligne Martine Baeza. Elle confie également que les femmes sont plus partantes que les hommes pour la formation, que les freins sont moins nombreux pour accepter de suivre une formation. Outre le dispositif de RSFP, les salariées en parcours d’insertion peuvent également passer le brevet de Sauveteur Secouriste du Travail ou valider un CACES si leur projet professionnel le nécessite.

Le travail mené par BTTm démontre qu’ouvrir à des métiers traditionnellement réservés aux hommes peut permettre à des femmes de s’insérer durablement dans des secteurs qui peinent à recruter. Et que veiller à l’égalité femmes-hommes est une priorité même si certains secteurs d’activité peinent encore à se saisir de ce chantier y compris dans le champ de l’insertion par l’activité économique où les femmes ne représentent que 35 % des bénéficiaires de poste en insertion dans les entreprises d’insertion et 26 % dans les entreprises de travail temporaire d’insertion (enquête DARES – mars 2014).

Contact : www.gare-btt.fr

Crédits photos : © GARE BTT

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