Portrait

Clair & Net, l’autonomie et l’exigence au cœur du projet social

 

On retrouve,ce mois-ci, un portrait sur l’entreprise de nettoyage Clair & Net, située en Ile-de-France. Catherine Sebbagh, directrice de la structure, répond à nos questions sur le secteur de la propreté, qui a été impacté par la crise du Covid-19.

Bonjour, pourriez-vous nous présenter en quelques mots Clair & Net ?

Clair & Net a été créée il y a un peu plus de vingt ans, en 1997. L’entreprise s’est développée au cœur du tissu associatif de la Goutte d’Or, un quartier populaire du nord parisien. A la création, l’entreprise embauchait des jeunes du quartier pour le nettoyage de nuit des cabines téléphoniques. Avec la professionnalisation de l’entreprise, les activités se sont diversifiées et élargies au champ de la propreté. Aujourd’hui, l’entreprise repose clairement sur deux piliers : l’insertion professionnelle, avec l’accueil de près de 25 ETP d’insertion, et l’éco-propreté.   

Vous promouvez une approche écologique du nettoyage, pouvez-vous nous en dire plus ? 

L’éco propreté est au cœur de notre projet d’entreprise et est déclinée dans tous les pans de notre activité. Nous sommes d’ailleurs certifiés ISO 14001 depuis 2013. Nous avons fait le choix d’utiliser des produits très spécifiques qui sont développés à partir de micro-organismes, une technique basée sur la chimie et la physique. Ce sont donc des produits 100% naturels, biodégradables et non étiquetables. 

Par ailleurs, nous utilisons du matériel ergonomique et respectueux de l’environnement (économie d’eau, utilisation d’un balai plutôt que d’un aspirateur…). Dans un souci d’amélioration continue, nos salariés bénéficient tous de nombreuses heures de formation dont celles aux écogestes. 

Le secteur du nettoyage allie exigence et autonomie, comment accompagnez-vous vos salariés sur l’acquisition de ces deux compétences ? 

Notre objectif en fin de parcours pour nos salariés est clair : ils doivent pouvoir sortir de l’insertion par l’activité économique pour rejoindre une entreprise classique. Tout notre projet est donc de les accompagner vers l’autonomie. C’est un long chemin qui doit se penser au quotidien avec une approche très individualisée. Ainsi, par exemple, lorsque nos salariés doivent se rendre chez un nouveau client, nous les accompagnons pas à pas : la première fois, nous y allons avec eux, la seconde fois, nous les laissons y aller seul. 

La qualité est, elle aussi, au cœur de l’accompagnement. Ainsi, nous travaillons avec eux tant sur les sujets de savoir-faire – dans la propreté, il y a de nombreuses techniques à maîtriser – que de savoir-être, comment répondre aux sollicitations, se présenter, mais aussi tous les enjeux de langue…

La maîtrise de la langue est une des clés de l’autonomie. Nous développons des cours de langue à visée professionnelle dispensés toutes les semaines au sein de Clair & Net pour les salariés qui en ont le plus besoin. Des cours « Alpha-web » sont aussi dispensés dans nos locaux, à un rythme hebdomadaire afin de lutter contre la fracture numérique. 

Dans le cadre de la crise sanitaire, on a beaucoup parlé d’un changement de regard sur les métiers dits « invisibles », et notamment sur les métiers de propreté, avez-vous noté ces changements dans votre quotidien ? Et notez-vous d’autres effets de la crise sur votre métier ? 

Il est vrai que les médias ont beaucoup communiqué sur les métiers dits invisibles. La France a continué à fonctionner grâce à des personnes auxquelles on ne portait guère attention. Les agents de propreté en font partie.

Dans notre quotidien pendant la pandémie, nous avons connu des situations diversifiées, des clients qui s’inquiétaient pour la santé de nos salariés et d’autres qui ne voulaient en aucun cas les croiser, car ils pouvaient être contaminés. A ce jour, les clients sont sensibles à notre proposition d’effectuer du bio nettoyage, c’est-à-dire une première étape de nettoyage puis une seconde de désinfection. Nous craignons toutefois que dès la fin de la pandémie, les réflexes de déconsidération des métiers de la propreté reprennent le dessus. Espérons qu’une seconde vague ne vienne pas leur donner tort !

Enfin, en tant que professionnelle du nettoyage depuis de nombreuses années, vous avez un petit conseil à nous partager si on parle de « grand ménage » ? 

Mon premier conseil serait avant tout de le faire ! C’est en effet très souvent un besoin qui est relégué… à jamais !  Or, c’est la clé d’un point de vue sanitaire. L’enjeu est de s’organiser. Un grand ménage, comme son nom l’indique, nécessite du temps : lessivage des murs, des portes, nettoyage complet des moquettes, des placards… Si vous savez d’ores-et-déjà que vous manquerez de temps, n’hésitez pas à prioriser. Nous serons d’ailleurs ravis de vous y aider !

Pour en savoir plus sur Clair & Net, allez sur leur site internet.

S’abonner à notre newsletter

Le meilleur de La fédération des entreprises d’insertion dans votre boîte mail !

Retour en haut