Bonne pratique RSEi#2

Penser la santé et sécurité au travail autrement, en faire une démarche qui permet de fédérer les équipes, de décloisonner les fonctions de l’entreprise, c’est la direction prise par l’entreprise d’insertion ID’EES 21 pour faire évoluer son plan de prévention des risques professionnels.  Elodie Laugerette, responsable QSE de l’entreprise, nous partage trois actions préventives qui ont permis de réduire considérablement le risque d’accident du travail et de veiller à la santé des salariés. 

Pourquoi avoir renforcé votre politique santé et sécurité au sein d’ID’EES 21 ?

Une entreprise qui respecte ses salariés se doit avant tout de les protéger et de préserver leur intégrité physique.

Avec l’arrivée de Franck DEVIENNE, directeur d’ID’EES 21 depuis 2018, l’une des orientations prioritaires de l’entreprise a été de déployer une culture prévention dans l’entreprise et ainsi faire diminuer les accidents du travail.

Nous souhaitons que les salariés évoluent dans un environnement de travail sécurisé, où ils se sentent bien. L’enjeu spécifique pour les salariés en insertion est d’éviter le risque de rupture dans le parcours lié à un arrêt de travail. Notre pari est de mener des actions qui permettent de fédérer les équipes et de les rendre acteurs de la politique prévention.

Quelles sont les 3 actions qui ont eu le plus d’impact ?

• Communication/sensibilisation : les causeries sécurité du matin  

Une culture prévention efficace commence par des échanges permanents avec les salariés afin qu’ils remontent à leur hiérarchie les situations dangereuses. Nous avons donc commencé par organiser des causeries sur la sécurité le matin qui duraient quelques minutes. Les managers (directions, services support RH, les chefs de secteur et leurs adjoints) interviennent directement auprès des salariés sur leur poste de travail pour échanger sur la sécurité. Les salariés connaissent les consignes mais on souhaite les sensibiliser sur le sens. Par exemple, pour quelle raison le port des EPI est nécessaire sur le poste de travail ? Cela mène à un échange direct et spontané avec les salariés, ce qui a été fortement apprécié.

Outil ludopédagogique, jeu de plateau (testé avec les chefs de secteur)

Nous avons même créé un outil ludopédagogique inspiré du Trivial Pursuit. L’objectif est d’aborder le sujet de la sécurité au travail et la protection de l’environnement avec les salariés de manière ludique par le biais d’un jeu de plateau qu’on a voulu visuellement attractif et esthétique. En utilisant des images et des vidéos, c’est également un moyen de sensibiliser les salariés d’origine étrangère qui ne maîtrisent pas toujours la langue française. Par un lancer de dés, on leur propose de piocher différents types de cartes : des cartes livret qui interroge le joueur sur une image, une carte à choix multiple, une carte défi qui propose une action (dans quelle boîte faut-il placer une seringue pour le tri de déchet ?)

Tout au long du jeu, 2 équipes de 2 salariés s’affrontent sur 4 parties :

Situation dangereuse : donner aux participants le réflexe de repérer les situations propices aux accidents de travail par le visionnage d’une vidéo et savoir réagir en conséquence.

Risque professionnel et moyens de prévention : prendre conscience des risques sur son poste de travail, connaître les consignes à respecter pour pallier le risque

Écogestes : prendre conscience de l’impact de son activité sur l’environnement et ce qui peut être fait pour le limiter

Situation d’urgence : réagir en cas d’accident (par exemple, lors d’un incendie, l’évanouissement d’un collègue)

Le jeu est destiné aux nouveaux salariés, en parcours d’insertion et aux encadrants. Il permet de faire se rencontrer des salariés travaillant dans des secteurs d’activité différents, d’encourager le dialogue et l’entraide.

Nous avons organisé 2 sessions. Les participants se sont réellement prêtés au jeu et nous avons été étonnés de la solidarité qui pouvait s’installer dans une équipe entre une personne qui parle français et une autre personne qui ne maîtrise pas bien la langue.

• Echauffement musculaire le matin

Nous animons un temps d’échauffement musculaire pour les salariés de l’activité sous-traitance industrielle. Même si les gestes ne sont pas particulièrement pénibles, ils sont répétitifs. Cela dure entre 5 et 10 minutes chaque matin. Au début, les chefs de secteur les animaient puis, peu à peu, des salariés en parcours d’insertion ont pris les commandes de la séance. Les salariés sont volontaires pour y participer et leurs retours très positifs. Ils apprécient cet échauffement qui leur permettent de démarrer la journée dans de bonnes conditions.

Quel bilan faites-vous de ces actions depuis 2018 ?

– Entre 2018 et 2020, les accidents du travail ont réduit de 61%;

– 818 causeries sécurité ont été organisées en 2020;

– 122 visites managériales ont eu lieu sur la sécurité, cela a permis de décloisonner les fonctions entre l’encadrement/les services supports et les salariés en atelier ou sur le terrain;

– A travers ces actions, la cohésion d’équipe a été renforcée;

– Nous avons proposé des petits-déjeuners pour récompenser nos équipes.

Un projet phare en 2021 ?

Les actions précédentes nous ont aidé à réduire considérablement nos accidents de travail mais nous souhaitons aller plus loin. Ayant obtenus le Niveau 4 du référentiel RSEi, il nous appartient de continuer à animer une politique de prévention des risques dynamique et qui améliore les conditions de travail.

En lien avec la CARSAT, nous menons actuellement une analyse sur les TMS (troubles musculo-squelettiques). Nous analysons chaque geste effectué sur un poste de travail à risque de TMS pour repérer ceux qui s’avèrent être problématiques. L’objectif est de mettre en place des actions pour limiter les mauvais gestes pour les articulations. Par exemple, au centre de tri, chaque salarié a sa manière de faire pour déverser un bac dans une des goulottes. Nous leur formulons certaines préconisons comme celle de poser le bac sur un rebord et de le faire basculer pour sécuriser la manutention de charges et préserver la santé des collaborateurs.