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Tête Haute, JENi et pour cause !

Heureuse lauréate du Prix JENi (Jeune ENtreprise d’Insertion), Tête Haute est une brasserie artisanale, située en Pays de la Loire, créée en 2018 par deux frères, Samuel et Fabien Marzelière.

Fabien Marzelière, directeur de l’entreprise, nous fait partager sa passion et l’histoire de ce projet, qui les a menés jusqu’au Prix JENi en juin 2019.

Quelle est l’origine du projet ?

Le projet est né en 2016. J’étais alors éducateur spécialisé et Samuel, responsable management mais depuis dix ans, nous brassions notre propre bière, c’était devenue une passion. Nous avons donc décidé de nous lancer dans le brassage de bières de caractère qui nous plaisent. Après plusieurs stages dans des brasseries artisanales auprès de professionnels, c’est devenu pour nous une évidence. Cependant, devenir brasseur n’était pas suffisant, nous voulions aller plus loin : et si une bière pouvait aussi engendrer un véritable impact social ? C’est ainsi qu’est née la première brasserie artisanale d’insertion.

Quelles ont été les clés pour monter votre brasserie d’insertion ?

Nous avons été accompagnés, pendant un an, par l’incubateur des Ecossolies, un réseau qui accompagne des petites et grandes coopérations, cherchant à innover sur la métropole nantaise. Cela nous a permis de consolider notre dossier et le montage financier afin de lever des fonds pour l’achat d’un terrain agricole, du matériel nécessaire et d’un local où installer les cuves.

En 2017, un appel à projet sur l’économie de proximité est lancé par La Chambre de métiers et de l’artisanat des Pays de la Loire, aux côtés de la Chambre régionale d’agriculture, de la Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI) et de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS). Soutenu par de la fédération des entreprises d’insertion Pays de la Loire, nous y avons répondu, la CRESS et la chambre consulaire nous ont alors accompagné pour que notre projet voit le jour.

Pourquoi se lancer également dans la culture du houblon ?

Le houblon fait partie des quatre ingrédients principaux dans la fabrication de la bière, il y en a peu qui est cultivé en France. Il nous semblait totalement incohérent de prôner une production artisanale et sociale en utilisant des produits importés. De plus, nous venons d’un territoire viticole, l’empreinte laissée par ce passé est toujours présente, c’était donc naturel pour nous de travailler également en amont de la filière. Et cela nous permet aussi de diversifier notre offre d’insertion, nous proposons aujourd’hui trois types de postes d’insertion : ouvrier(e) agroalimentaire, ouvrier(e) agricole et chauffeur/livreur courte distance.

Comment se passent la production et la vente de vos produits ?

Aujourd’hui, nous produisons environ cinq cents kilos de houblon sur notre parcelle d’un hectare, soit la quantité pour environ mille hectolitres de bière. Nous avons pour le moment six références de bières, les bières classiques : blonde, blanche, ambré et noire, mais nous proposons aussi deux bières spéciales, la première est une IPA, plus riche en houblon. Pour la seconde, nous travaillons avec le chantier d’insertion BARA’MEL, qui fabrique de la farine à partir de pain bio récolté par Pain contre la Faim. L’association  du pain et de la bière remonte à ses origines ; en l’utilisant aujourd’hui, nous répondons à une problématique forte : le gaspillage alimentaire.

Avec Tête Haute, nous ne cherchons pas uniquement l’impact social, nous réfléchissons aussi à notre impact environnemental. C’est pourquoi nous sommes certifiés agriculture biologique afin de proposer des bières de qualité, respectueuses de l’environnement, et que nous travaillons avec BARA’MEL. Nous nous sommes également associés à Bout’ à Bout’ pour la gestion de la consigne de nos bouteilles.

Concernant la vente, nous travaillons à 50% avec des particuliers et des associations pour de l’événementiel. Nos bières sont aussi distribuées chez des cavistes, dans des bars et épiceries fines de la région nantaise.

Vous avez obtenu le Prix JENi initié par la fédération, en partenariat avec la Chaire innovation et entrepreneuriat social de l’ESSEC et le soutien du Crédit Coopératif, quels sont vos projets maintenant ?

En participant à ce prix, nous avons voulu bénéficier de l’expertise de la fédération et de la Chaire afin de faire perdurer notre activité. Cet apport d’expérience nous permettra de nous consolider pour ensuite augmenter notre production et ainsi notre capacité de création d’emplois. Notre objectif est de créer une dizaine de postes d’insertion contre les deux postes aujourd’hui existants.

Tête Haute tire son nom, d’une part, du houblon qui pousse à sept mètres de haut et, d’autre part, de notre projet social. En effet, nous sommes convaincus que l’emploi est un vecteur d’insertion social, et nous sommes fiers d’accompagner nos salariés en parcours d’insertion, chacun d’eux apporte sa pierre à l’édifice et participe ainsi à la construction de notre histoire. Nous élaborons avec eux des parcours adaptés à leurs besoins afin de leur permettre de (re)construire un projet professionnel et de retrouver un emploi durable. C’est pourquoi nous souhaitons poursuivre dans cette voie et continuer à proposer des bières artisanales du brassage social !

Retrouvez Tête Haute sur leur site internet : www.tete-haute.fr

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