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La ruée vers la revalorisation des biodéchets, avec Envie 2E 49

Pres d’un tiers de nos déchets sont composés de biodéchets. Leur tri et leur valorisation est aujourd’hui un enjeu environnemental majeur car ils constituent une source importante de gaspillage et d’émission de gaz à effet de serre. Ces déchets disposent pourtant d’un fort potentiel de valorisation.
Alors que l’obligation de tri à la source sera généralisée à l’ensemble des producteurs, particuliers comme entreprises, au 1er janvier 2024, des entreprises d’insertion développent des solutions locales en circuit court, pour collecter et valoriser cette ressource. C’est le cas de l’entreprise Envie 2E 49 autour d’Angers.

Envie 2E 49, précurseur dans la réduction des déchets

« Envie 2E 49 a été créé il y a près de trente ans en Maine-et-Loire avec un triple projet, celui, de combattre l’exclusion, de créer une activité innovante et de participer à la réduction des déchets, en les transformant en ressource », nous explique Mathieu Martin, Directeur stratégie et développement de l’entreprise.

« A l’origine le projet s’est structuré en tant qu’unité Envie, sur la collecte, la réparation et le traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques, mais progressivement nous avons développé de nombreux services pour apporter aux acteurs de notre territoire, des solutions adaptées pour prendre en charge et valoriser un maximum de leurs déchets »

Aujourd’hui, l’entreprise prend en charge une trentaine de flux, notamment les papiers, cartons, métaux, plastiques, verres, bois, les déchets du bâtiment, ou encore l’ameublement, pour près de 400 entreprises. Dans ce cadre, elle a développé avec d’autres acteurs de l’ESS, le réseau Fibres 49, pour proposer aux acteurs du territoire, une offre globale mutualisée, en matière de déchet.

Les biodéchets, une activité en développement

« Avec l’évolution de la réglementation, nous avons constaté une préoccupation grandissante des acteurs locaux en matière de gestion des biodéchets, que ce soit du côté des entreprises et établissement producteurs de biodéchets, que du monde agricole. Nous nous sommes alors penchés sur la question et cherché des solutions locales, pour ces ressources, dans une logique de circuit court » précise Mathieu Martin.  

Les biodéchets comprennent l’ensemble des déchets, non dangereux et biodégradables, issus des jardins ou de parcs, les déchets alimentaires ou de cuisine, qu’ils soient issus des particuliers ou des professionnels, restaurateurs, grandes surfaces, industrie agro-alimentaire, agriculture… Ces déchets constituent un véritable enjeu environnemental.  

Ils représentent une part non négligeable des déchets produits en France, alors qu’ils sont avant tout une ressource à fort potentiel de valorisation, que ce soit par un retour à la terre, via le compostage ou que ce soit par la production d’énergie renouvelable, via la méthanisation, à la condition d’être séparés des autres déchets.

C’est pour cela que le législateur a imposé progressivement une obligation de tri à la source. Prévue à l’origine pour les gros producteurs comme les industriels, les paysagistes ou l’agriculture. Cette obligation va être généralisée en fin d’année, à l’ensemble des entreprises productrices de biodéchets, notamment les petits commerces et restaurants, mais aussi aux particuliers.

« Pour répondre aux enjeux des acteurs du territoire en la matière, Envie 2E 49 a fait le choix de se lancer dans le compostage, dans une logique de proximité et de circuit court. Les biodéchets qui sont produits par les entreprises, par les particuliers, ne sont pas des déchets, mais de véritables ressources, qui ont une vraie valeur agronomique » explique Mathieu Martin. « Développer une activité de collecte et de compostage de ces ressources était pour nous un excellent moyen de lutter contre le gaspillage, mais aussi de répondre aux besoins de nos agriculteurs locaux pour enrichir leurs sols. »

Un accompagnement dans le tri, pour plus d’efficacité

Depuis près d’un an, l’entreprise propose une offre de collecte spécifique destinée à la petite distribution alimentaire, la restauration collective, les crèches, les hôpitaux, EHPAD… Elle assure aujourd’hui la collecte pour 80 structures.

Concrètement Envie 2E 49, met à disposition des établissements un bac spécifique, dans lequel leurs employés viennent déposer les biodéchets. « Dans notre offre commerciale, nous faisons un effort de formation en matière de tri pour nos clients, car il est primordial pour la qualité de notre compost, qu’un tri de qualité soit effectué dès le départ et d’éviter que des matières impropres au compostage soient jetées dans nos bacs » précise Mathieu Martin.

Envie 2E 49 vient régulièrement collecter ces bacs, qui vont transiter vers une plateforme de compostage, que l’entreprise vient d’ouvrir. C’est sur cette plateforme, que tout le processus de transformation de ces déchets en ressource va s’opérer. Après une étape de contrôle, visant à retirer les derniers éléments non compostables, qui pourraient rester malgré le tri à la source (plastiques, papiers, capsules…), les biodéchets sont mélangés avec du broyat et stockés en andain. Pendant plusieurs semaines, les matières organiques, vont progressivement se dégrader et se transformer en fertilisant.

Pendant le processus de transformation, les salariés d’ENVIE 2E 49, vont régulièrement retourner les andains avec une machine spécifique, et contrôler la montée en température. « C’est ce qu’on appelle l’hygiénisation » nous explique Mathieu Martin. « C’est une étape fondamentale, qui vise à éliminer les agents pathogènes, par une montée en température, qui doit être strictement contrôlée. C’est un enjeu sanitaire mais c’est également nécessaire, pour pouvoir commercialiser un compost de qualité vers le monde agricole »

Des perspectives prometteuses

Grace à ce processus, Envie 2E 49 produit aujourd’hui près de 500 tonnes de compost, revendues directement auprès d’agriculteurs du territoire. L’enjeu aujourd’hui est de déployer l’activité, pour répondre aux enjeux de la généralisation du tri à la source, pour toutes les entreprises productrices.

Elle a rejoint le réseau Compost in situ, un réseau d’une vingtaine d’acteurs de la gestion des biodéchets, promouvant un retour au sol des matières organiques en circuit court, en lien avec l’agriculture locale.

Par ailleurs, dans la perspective de la généralisation du dispositif aux particuliers, l’entreprise expérimente des solutions adaptées, avec différentes collectivités en charge de la gestion des déchets.  L’entreprise déploie également une expérimentation d’une année de collecte en point d’apport volontaire auprès de 1850 foyers sur le centre-ville d’Angers et au sein de l’habitat vertical pour le compte des bailleurs sociaux.

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