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Des centaines d’emplois menacés dans des entreprises d’insertion : les éco-organismes doivent respecter leurs obligations sociales et environnementales.

Paris, le 28 avril 2025

Suite à un appel d’offre important mené dans des conditions qui interrogent, plusieurs entreprises d’insertion comme ENVIE ou Retrilog sont menacées. La Fédération des entreprises d’insertion exprime sa vive inquiétude face au risque que des acteurs pionniers du réemploi et de l’insertion par l’activité économique (IAE) soient contraints de réduire drastiquement leur activité. Cette situation résulterait d’exigences purement économiques, avec des conséquences sociales majeures et en contradiction avec les objectifs écologiques.

Le 10 avril, le réseau ENVIE annonçait la perte éventuelle de 1 000 emplois directs et indirects après que cinq de ses sites logistiques aient perdu l’appel d’offre « Logistique DEEE » lancé par l’éco-organisme Ecosystem. De son côté, l’entreprise d’insertion Retrilog (Emmaüs Action Ouest) voit ses sites de Morlaix et Saint-Brieuc impactés par ce même appel d’offre avec une trentaine d’emplois menacés.

Les entreprises d’insertion comme ENVIE parviennent à concilier écologie, lutte contre le chômage de longue durée et l’exclusion, tout en promouvant une consommation durable et accessible à tous. Bien que l’appel d’offre lancé par Ecosystem relève du droit privé, il a ignoré les activités d’insertion et de réemploi portées par ces entreprises, en ne retenant qu’un seul critère de sélection : le prix. En outre, la fédération s’étonne que les lots du marché aient été attribués à des acteurs éloignés de l’économie sociale et solidaire.

Pourtant, les producteurs de déchets sont, par le biais de leur éco-organisme, légalement tenus de « soutenir les réseaux de réemploi, de réutilisation et de réparation tels que ceux gérés par les structures de l’économie sociale et solidaire ou favorisant l’insertion par l’emploi » (Art. L. 541-10 du code de l’environnement). Une obligation légale qui semble avoir été ignorée dans le cadre de l’appel d’offres « Logistique DEEE », où le critère du prix a été privilégié au détriment des critères écologiques et sociaux. Cette pratique est d’autant plus dommageable qu’elle risque d’impacter l’ensemble des acteurs de l’économie circulaire engagés dans une démarche sociale et solidaire – des acteurs que les éco-organismes sont pourtant censés soutenir-, au moment même où la filière textile française traverse une crise majeure.

La fédération des entreprises d’insertion appelle le Gouvernement à faire toute la lumière sur le respect, par Ecosystem et plus largement par l’ensemble des éco-organismes investis d’une mission de service public, de leurs obligations sociales et environnementales. Cette exigence est d’autant plus forte lorsque sont privilégiés des prestataires qui ont récemment été visés par la justice pour des soupçons de corruption, de favoritisme et d’entente. Dans un contexte économique et social en constante dégradation, la fédération appelle l’Etat à soutenir l’insertion par l’activité économique comme une solution efficace de lutte contre le chômage de longue durée et l’exclusion.

Nadia LANDRY, Présidente de la fédération des entreprises d’insertion, déclare : « J’exprime ma solidarité totale avec les entreprises d’insertion de l’économie circulaire qui sont victimes d’une règle économique qui néglige les priorités écologiques et sociales de notre pays alors qu’elles jouent depuis des années un rôle pionnier dans ce secteur. Le développement indispensable de l’économie circulaire n’a de sens que s’il s’inscrit dans un schéma global qui favorise notamment le réemploi et l’insertion par l’activité économique. J’en appelle au gouvernement à faire respecter les obligations des éco-organismes en matière de responsabilité sociale et environnementale en reconnaissant notamment les vertus de l’insertion au-delà des seuls critères économiques. »

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